El director de Forum Solidaridad Perú, saluda la ceremonia de entrega de premios. / Le directeur du Forum Solidaridad Perú salue la cérémonie de remise des prix. / The director of Forum Solidaridad Perú greets the awards ceremony.
Antes de hacer el saludo, Jiménez recordó la solidaridad latinoamericana francesa en la lucha por los valores humanos, simbolizada en la persona de Francisco de Miranda, independentista latinoamericano que luchó en la revolución francesa y cuyo nombre esta inscrito en el Arco del triunfo en París. Acá un breve vídeo con ese momento: /
Avant de saluer, Jiménez a rappelé la solidarité franco-latino-américaine dans la lutte pour les valeurs humaines, symbolisée en la personne de Francisco de Miranda, un indépendantiste latino-américain qui a combattu lors de la Révolution française et dont le nom est inscrit sur l’Arc de Triomphe à Paris. . Voici une courte vidéo avec ce moment : /
Before giving the salute, Jiménez recalled the French Latin American solidarity in the fight for human values, symbolized in the person of Francisco de Miranda, a Latin American independentist who fought in the French revolution and whose name is inscribed on the Arc de Triomphe in Paris. Here is a short video with that moment:
VÍDEO: RESUMEN DE LA INTERVENCIÓN DE SALUDO DE FSP EN CEREMONIA DE PREMIACIÓN DDHH ESTADO FRANCÉS
A continuación, les dejamos esa breve intervención de saludo: / Ci-dessous, nous vous laissons ce bref salut : / Below, we leave you that brief greeting:
Español:
Vengo de Perú, Latinoamérica. Con los ojos y el corazón llenos de las alturas de las montañas de Los Andes y sus caprichos rocosos, la ruta de los vientos y la mirada de los cóndores. Y de la Amazonia, el tejido abrumador de las selvas, el caudal amoroso de los ríos.
Estoy aquí para agradecer este reconocimiento, trayendo, modestamente, la voz de los pueblos, las comunidades y las gentes con que trabajamos. Es una voz de indignación y de esperanza. De incertidumbres y miedos, pero al mismo tiempo, de lucha y propuesta.
Mujeres y hombres sencillos, que frente al retroceso civilizatorio que vivimos, los alarmantes aumentos de la guerra, el hambre, las enfermedades y la destrucción de la naturaleza, no dejan que de ese trago amargo beba su corazón, pues saben que la fe es el único camino posible, que rendirse no es una opción.
Gentes que saben que sin oro se vive, pero sin agua se muere, que el tiempo es agua. Que somos del agua. En el sistema semi cerrado que es el planeta, el agua en nuestras venas y órganos, ha sido antes, en miles de años, literalmente, tormenta de lluvia, hielo, raíz, rana, río. Y lo volverá a ser.
Gentes de raíces antiguas a las que debemos cualquier esperanza de sobrevida que nos quede, a pesar de haber sido y ser ahora mismo sometidos al olvido, los engaños, el desprecio y la incomprensión, las necesidades no atendidas, la destrucción del tesoro que respiramos y ellos cuidan.
Gentes que nos proponen conversar sobre el “Buen Vivir”, como orden alternativo, al todavía hegemónico que parece caerse a pedazos. Un diálogo lleno de riesgos, incertidumbres, posibles malinterpretaciones y errores, ¿pero qué pensamiento y propuesta humana no los tiene?
Es una invitación severa pero amorosa a poner sobre la mesa la arrogancia de progreso, sin embargo, llena de miserias sociales y crímenes ambientales perfectamente evitables. A someter a juicio la vanidad científica, contradictoriamente poblada de horrores atómicos, químicos y bacteriológicos que podrían, mañana mismo, acabar con la especie humana.
Es, en suma, un signo que nos interpela como comunidad humana de destino para entender una verdad absoluta por demasiado tiempo ignorada: La humanidad no es el centro de las cosas, sino sólo una parte más, entre ellas y con ellas. A pesar nuestro, con o sin nosotros, el viaje de millones de años de las cosas seguirá, no ha terminado. La paciente arcilla cuántica del tiempo, ahora empezamos a comprenderlo, no cesará jamás su movimiento y su destino sólo puede ser realizarse. Si nosotros seremos parte o no, y por cuánto tiempo, de ese movimiento, es la pregunta a la que hoy nos enfrentamos.
El Buen Vivir, propuesto por los pueblos latinoamericanos, es una voz que forma parte de la respuesta plural a esa pregunta. No única ni excluyente, pero sí necesaria y, sobre todo, urgente.
No se trata, por supuesto, de verdades indiscutibles, ni que la memoria ancestral latinoamericana sea absolutamente trasladable a la actualidad. Tampoco de negar las necesarias y complejas dificultades que requerirá, eventualmente, construir consensos sobre los límites y regulaciones de una sociedad basada en el Buen Vivir, tal como ha ocurrido con el derrotero de la democracia, por ejemplo; es bueno saber y no subestimar esas necesarias dificultades.
Pero parte de las respuestas ante la crisis civilizatoria en marcha lo son también los rastros de la reciprocidad y el equilibrio humano y ambiental en la experiencia realmente existente de los pueblos ancestrales, en este caso, latinoamericanos. Ellos nos hablan desde su sólido silencio, actualizando en el presente el regalo amoroso de su verdad. ¿Sabremos escuchar?
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Francés:
Je viens du Pérou, de l’Amérique latine. Les yeux et le cœur remplis des hauteurs des Andes et de leurs caprices rocheux, de la route des vents et du regard des condors. Et de l’Amazonie, du tissu écrasant des jungles, du flux amoureux des rivières.
Je suis ici pour vous remercier de cette reconnaissance, en apportant, modestement, la voix des peuples, des communautés et des personnes avec lesquelles nous travaillons. C’est une voix d’indignation et d’espoir. D’incertitudes et de craintes, mais aussi de lutte et de proposition.
Des femmes et des hommes simples qui, face à la régression civilisationnelle que nous vivons, à l’augmentation alarmante des guerres, de la faim, des maladies et de la destruction de la nature, ne laissent pas leur cœur s’abreuver de cette saveur amère, parce qu’ils savent que la foi est le seul chemin possible, que le renoncement n’est pas une option.
Les gens qui savent que sans or on vit, mais que sans eau on meurt, que le temps est de l’eau. Nous sommes de l’eau. Dans le système semi-fermé qu’est la planète, l’eau dans nos veines et nos organes a déjà été, au cours de milliers d’années, littéralement, tempête de pluie, glace, racine, grenouille, rivière. Et elle le sera à nouveau.
Des personnes aux racines anciennes à qui nous devons l’espoir de survie qu’il nous reste, bien qu’elles aient été et sont soumises à l’oubli, à la tromperie, au mépris et à l’incompréhension, à des besoins non satisfaits, à la destruction du trésor que nous respirons et qu’ils savent préserver.
Des personnes qui proposent une conversation autour du «Bien Vivre» (le « Buen vivir » en espagnol), comme un ordre alternatif à l’ordre hégémonique qui semble encore s’effondrer. Un dialogue plein de risques, d’incertitudes, d’interprétations erronées et d’erreurs possibles, mais quelle pensée et quelle proposition humaine n’en comporte pas ?
C’est une invitation sévère mais affectueuse à mettre sur la table l’arrogance du progrès, pourtant plein de misères sociales et de crimes environnementaux parfaitement évitables. A faire le procès de la vanité scientifique, contradictoirement peuplée d’horreurs atomiques, chimiques et bactériologiques qui pourraient, demain, anéantir l’espèce humaine.
Il s’agit, en somme, d’un signe qui nous met au défi, en tant que communauté humaine de destin, de comprendre une vérité absolue trop longtemps ignorée : l’humanité n’est pas le centre des choses, mais seulement une autre partie d’un tout, parmi lui et avec lui. Malgré nous, avec ou sans nous, le voyage de millions d’années des choses se poursuivra, il n’est pas terminé. La patiente argile quantique du temps, que nous commençons maintenant à comprendre, ne cessera jamais son mouvement et son destin ne peut être que de se réaliser. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si, oui ou non, et pour combien de temps, nous ferons partie de ce mouvement.
Le Buen Vivir, proposé par les peuples latino-américains, est une voix qui s’inscrit dans la réponse plurielle à cette question. Elle n’est ni unique ni exclusive, mais elle est nécessaire et surtout urgente.
Il ne s’agit pas, bien sûr, de vérités indiscutables, ni d’une mémoire ancestrale latino-américaine absolument transposable au présent. Il ne s’agit pas non plus de nier les difficultés nécessaires et complexes qui seront éventuellement nécessaires pour construire un consensus sur les limites et les règles d’une société basée sur le Buen Vivir, comme cela s’est produit avec le cours de la démocratie, par exemple ; il est bon de connaître et de ne pas sous-estimer ces difficultés nécessaires.
Mais une partie des réponses à la crise civilisationnelle en cours sont aussi les traces de réciprocité et d’équilibre humain et environnemental dans l’expérience réellement existante des peuples ancestraux, en l’occurrence les Latino-Américains.
Ils nous parlent depuis leur solide silence, actualisant dans le présent le don affectueux de leur vérité. Saurons-nous les écouter ?
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Inglés:
I come from Peru, Latin America. With eyes and hearts full of the heights of the Andes mountains and their rocky whims, the route of the winds and the gaze of the condors. And from the Amazon, the overwhelming fabric of the jungles, the loving flow of the rivers.
I am here to thank you for this recognition, bringing, modestly, the voice of the towns, the communities and the people with whom we work. It is a voice of indignation and hope. Of uncertainties and fears, but at the same time, of struggle and proposal.
Simple women and men, who in the face of the civilizational decline that we are experiencing, the alarming increases in war, hunger, diseases and the destruction of nature, do not let their hearts drink that bitter drink, because they know that faith is the only possible path, that giving up is not an option.
People who know that without gold you live, but without water you die, that time is water. That we are from the water. In the semi-closed system that is the planet, the water in our veins and organs has been before, in thousands of years, literally, rain storm, ice, root, frog, river. And it will be again.
People who propose to talk about “Good Living” as an alternative order to the still hegemonic one that seems to be falling apart. A dialogue full of risks, uncertainties, possible misinterpretations and errors, but what human thought and proposal does not have them?
It is a severe but loving invitation to put on the table the arrogance of progress, however, full of social miseries and perfectly avoidable environmental crimes. To put on trial scientific vanity, contradictorily populated by atomic, chemical and bacteriological horrors that could, tomorrow, wipe out the human species.
It is, in short, a sign that challenges us as a human community of destiny to understand an absolute truth that has been ignored for too long: Humanity is not the center of things, but only one more part, between them and with them. Despite us, with or without us, the million-year journey of things will continue, it is not over. The patient quantum clay of time, we are now beginning to understand, will never cease its movement and its destiny can only be realized. Whether or not we will be part of that movement, and for how long, is the question we face today.
Good Living, proposed by the Latin American peoples, is a voice that is part of the plural response to that question. Not unique or exclusive, but necessary and, above all, urgent.
These are not, of course, indisputable truths, nor that Latin American ancestral memory is absolutely transferable to the present. Nor to deny the necessary and complex difficulties that will eventually be required to build consensus on the limits and regulations of a society based on Good Living, as has happened with the course of democracy, for example; It is good to know and not underestimate those necessary difficulties.
But part of the responses to the ongoing civilizational crisis are also the traces of reciprocity and human and environmental balance in the truly existing experience of ancestral peoples, in this case, Latin Americans. They speak to us from their solid silence, updating in the present the loving gift of their truth. Will we know how to listen?